Volatilité contre productive
La volatilité est la rançon de l’incertitude et la volatilité actuelle sur les Changes est tout simplement le reflet logique de la guerre des monnaies. Ainsi, selon Bloomberg, l’amplitude des fluctuations de l’Euro vis-à-vis du Dollar a-t-elle augmenté de 30% depuis le 20 Septembre dernier, jour où la Réserve Fédérale US a annoncé réfléchir à de nouvelles injections de liquidités… Ce regain de volatilité démontre une perte de confiance de l’ensemble des opérateurs envers les responsables US suspectés de manipuler tant et si bien leur monnaie que certains pays émergents (Brésil, Corée ou Afrique du Sud) mettent en place des mesures limitant les flux de capitaux. Les Etats-Unis semblent ainsi favoriser ouvertement cette spéculation dont l’objectif serait d’affaiblir leur propre devise afin de relancer leurs exportations tout en diminuant le poids de leur dette colossale. Sinistrés par des appréciations notoires de leur devise nationale qui subit un effet naturel de balancier, c’est en fait pas moins de dix pays qui entreprennent un contrôle des Changes afin de juguler les effets pervers de ces volatilités sur leur croissance. L’Europe est elle aussi menacée car toute appréciation de l’Euro de 10% entame sa croissance de 0.8% tout en réduisant de 11% les marges bénéficiaires des ses entreprises exportatrices (selon une étude menée par le Crédit Suisse). Ne soyons donc pas surpris si la BCE – mise par la Fed devant le fait accompli de nouvelles baisses de taux quantitatives – la suit servilement en stimulant davantage afin d’enrayer autant que faire se peut la flambée de l’Euro…