A quoi sert encore le G 20 ?

février 15, 2012 0 Par Michel Santi

Ce groupement auto proclamé de nations représentant plus de la moitié du P.I.B. de la planète semblait pourtant déterminé à apporter des réponses constructives au lendemain du climax financier de l’automne 2008. Ne s’était-il en effet pas fermement engagé en Avril 2009 à des actions concertées afin de relever les défis et faire reculer les menaces de déliquescence du système ? Certes, les remèdes adoptés dans la foulée de ces meetings se bornèrent-ils à l’application de mesures Keynésiennes fort traditionnelles. Pour autant, cette détermination affichée au plus haut niveau offrait une lueur d’espoir dans le contexte général dramatique de l’époque.

 

Cette bonne volonté ne fut en réalité qu’une bulle spéculative de plus qui devait graduellement se dégonfler pour ne  plus insister que sur la forme au détriment du fond. Ces nations riches et puissantes ne purent en effet accorder leurs intérêts – souvent divergents – sur des solutions concrètes en dépit d’une conjoncture internationale en constante dégradation et qui avait un besoin vital de coordination globale. C’est ainsi que, non contents d’enjamber allègrement toute mesure visant à restaurer une croissance internationale saine et durable, les leaders du G 20 firent-ils preuve en outre d’une ignorance grossière des mécanismes – fussent-ils les plus basiques ! – régissant l’économie !

 

Comment expliquer sinon leur inébranlable détermination à mettre en place des politiques d’austérité présentées comme préalable incontournable à toute reprise économique ? Baser l’ensemble de la consolidation fiscale sur la réduction drastique des dépenses publiques (et donc de l’emploi) est une stratégie dévoyée et opportuniste qui leur a ainsi permis d’éluder l’indispensable majoration de la taxation sur les revenus. La taxe sur les transactions financières ne fut-elle pas quasiment le seul projet constructif du G 20 … pour être aussitôt jeté aux oubliettes ? A cet égard, espérons que son adoption aujourd’hui en France fera des émules. Enfin, comment interpréter l’absence totale de mesures permettant de stimuler la relance et la croissance auprès des nations occidentales les plus démunies si ce n’est par une volonté tout aussi incompréhensible qu’illusoire de rétablir l’activité économique à travers le levier unique des exportations ?

 

Et n’évoquons même pas la seule et vraie mesure qui fait défaut mais pourtant capable d’installer une croissance à long terme parmi nos nations et qui consisterait à instaurer plus d’équilibre dans la distribution des revenus au sein même de chacune des nations du G 20. Appliquée avec des succès évidents au Brésil et en Corée du Sud, elle n’est certainement pas au menu des nos pays occidentaux dont les leaders font preuve d’une absence totale de courage politique.

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