Des économies parasitées par la finance
Le secteur financier génère une part fort substantielle de ses bénéfices à travers la mise en place, le trading et la vente de ces fameux CDO et CDS ayant joué un rôle crucial dans le déclenchement de la crise des subprimes. Pour créer ces produits hyper sophistiqués et complexes nécessitant de solides qualifications en mathématiques, génie et autres sciences, les établissements financiers font appel à de jeunes talents dotés des meilleurs diplômes et les rémunèrent entre quatre à huit fois plus que l’industrie classique ou que les autres secteurs de l’économie. Ce dynamisme du secteur financier se reflète du reste dans sa participation au sein du P.I.B. de nos économies Occidentales dites intégrées. C’est ainsi que, alors que la finance ne comptait que pour 1% de l’activité globale au 19 ème siècle, elle représente aujourd’hui plus de 8% de nos P.I.B. sachant qu’elle embauche – par exemple aux USA – plus de la moitié des jeunes diplômés. Autrement dit, non contente de pomper à son profit des centaines de milliards de dollars et d’euros, la finance ponctionne en outre nos meilleurs et plus brillants cerveaux formés, qui plus est, avec les deniers du contribuable.
Pourtant, le secteur financier ne contribue pas à la création du même nombre d’emplois que les autres domaines de l’activité économique: en fait, il vampirise l’économie – dans le sens où il la vide de sa substance en terme de liquidités et de talents – tout en n’offrant de la valeur ajoutée qu’à un plus petit nombre. En outre, la qualité des entreprises créés dans les secteurs traditionnels se retrouve naturellement amoindrie du fait de la fuite importante des cerveaux de qualité vers ce secteur financier stérile n’offrant rien de notable en terme de progrès social. Ne serait-il pas temps de mettre en place des politiques publiques encourageant ces diplômés à se consacrer à des percées dans les domaines médical, énergétique ou environnemental plutôt que de les laisser s’offrir en pâture à une finance glaciale?
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Michel