
Une économie insulaire, croulant sous les endettements, en dépit d’une banque centrale qui ne cesse d’imprimer de l’argent, dans un contexte de système bancaire malade…ce pays ne parvient décidément pas à se surmonter l’implosion de sa bulle spéculative. Le drame européen y est certes pour beaucoup : l’économie britannique étant effectivement en train de payer un prix fort se traduisant par des exportations parfois totalement interrompues en direction de certains états européens périphériques. Sans même évoquer la perte de confiance des industries et des entreprises britanniques, rudement affectées par le ralentissement manifeste du continent, par la chute des investissements et par les doutes relatifs aux banques européennes dans leur ensemble. Le psychodrame européen a donc pu masquer un temps le sérieux des troubles économiques britanniques. Pour autant, la chute de sa croissance qui induisent le gonflement de ses déficits publics sonnent désormais la fin des réjouissances ou, à tout le moins, du répit. La Grande Bretagne perdra très prochainement son AAA.
Cette dégradation ne serait certes pas, en soi, catastrophique puisque la perte de ce sésame par les Etats-Unis, par le Japon et par la France n’a nullement affecté la capacité de ces pays à emprunter sur les marchés. Sachant que l’Allemagne elle-même est sous surveillance, avec une « perspective négative »… La perte de cette notation suprême précipitera toutefois une crise gouvernementale qui fera exploser la coalition actuellement en place tant il est vrai que les finances publiques britanniques sont à l’agonie. C’est ainsi que, seulement quatre mois après le début de l’année fiscale, le gouvernement britannique a dû emprunter un total de 45 milliards de livres, représentant une augmentation de 9.3 milliards par rapport à la même période considérée en 2011. Ce, de la part d’un gouvernement ayant pris les engagements de réduire drastiquement ses dettes et dans un contexte où les organismes officiels ont d’ores et déjà annoncé qu’il ne parviendrait pas à tenir ses promesses pour toute la durée de son mandat.
De fait, la dette nationale britannique se montera à 605 milliards de livres en 2015, soit à 76% du P.I.B., en hausse nette puisqu’elle se montait à 53% du P.I.B. en 2010. Chiffres qui risquent de s’aggraver davantage si la croissance disparaît – ce qui est inéluctable -, si le déficit commercial se creuse du fait de réformes structurelles qui ne se font pas et à cause d’une « City » qui semble décidément constituer un poids mort pour l’économie du pays. Un temps dissimulés sous le tapis, les déboires britanniques feront bientôt surface.
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