Les Etats qui ont absorbé les pertes et actifs pourris des établissements financiers ne l’ont pas tant fait par esprit de collusion ou de complaisance vis-à-vis des Banques que pour épargner aux économies les conséquences potentiellement dévastatrices de faillites bancaires. Néanmoins, les nationalisations de ces pertes – loin de soigner le problème à la racine – ont transformé la crise bancaire en une crise de la dette souveraine! De même, le rôle des Banques et de leurs pertes dans le déclenchement de la crise Européenne a-t-il été – volontairement? – sous estimé tout comme il est manifeste que le plan de sauvetage accouché dans la douleur par les autorités de l’Union avait-il pour priorité d’empêcher l’effondrement de son système bancaire…
Car cette crise (ayant donc démarré avec les subprimes à l’été 2007) raconte également l’histoire de plans de sauvetage successifs ayant comme constante d’être les uns autant pharaoniques (et inutiles?) que les autres. Les milliards injectés en 2008 dans la Royal Bank of Scottland, Llooyds ou AIG, comme ceux ayant permis en 2009 le renflouement d’établissements embourbés dans le marché immobilier de Dubaï (également le signal annonciateur de la crise souveraine à venir) autorisèrent en effet la mise sous respiration artificielle des institutions financières … mais au prix du gonflement des dettes des Etats. Ainsi et bien qu’en apparence le drame Grec ait été initié par ses difficultés croissantes à assurer son financement sur les marchés, l’exposition des Banques Européennes à ce pays fut en réalité le détonateur de cette crise.
Des 3 milliards d’Euros avoués par la Société Générale aux 5 milliards de BNP Paribas sans oublier les Banques Allemandes qui ne sont pas en reste puisque la Commerzbank y est à risque à hauteur de 3.1 milliards d’Euros et qu’un établissement comme la Hypo Real Estate (détenu par l’Etat Allemand!) y est exposé à raison de … 9.9 milliards d’Euros. Il est ainsi indéniable que le système bancaire Européen en situation – pour le moins – périlleuse joue un rôle central dans la liquéfaction financière des Etats périphériques de l’Union. Quant à l’Espagne, les chiffres de la Banque des Règlements Internationaux y dévoilent une exposition cumulée des Banques Françaises et Allemandes de l’ordre de 450 milliards d’Euros!
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