
Car la deuxième économie de l’Union, également second contributeur aux divers plans de sauvetage européens, compte aussi parmi les plus mauvais élèves de la zone Euro en terme de réduction de ses propres déficits… La dette publique française de 1’650 milliards d’Euros – supérieure à celle de l’Italie – n’est-elle pas (en termes relatifs) deux fois plus importante que celle de l’Allemagne ? N’est-il pas navrant de constater que, hormis les nations bénéficiant de l’assistance et de la charité européennes, seules l’Espagne et la Slovaquie font pire ? En outre, la France – qui compte traditionnellement parmi les grands pays exportateurs – ne peut même plus miser sur cette planche de salut puisqu’elle se prépare à subir en 2011 un déficit commercial record ! Les entreprises nationales – automobiles, aéronautiques, agricoles et autres – ayant de plus en plus de difficultés à prospérer dans le cadre de la compétition internationale … ou simplement intra européenne : la part de la France dans les exportations européennes ayant ainsi fondu de près de 16% en 2000 à 12.5% aujourd’hui.
Offrant un contraste saisissant avec l’Allemagne dont les excédents commerciaux et bien-sûr les productions industrielles sont en constantes progressions, la France ne peut aujourd’hui se prévaloir d’avoir retrouvé les volumes à l’export préalables à la crise alors que l’Allemagne pulvérise annuellement tous ses records. La maladie de la France étant en effet celle d’une compétitivité ridiculement en retard par rapport à ses propres potentialités pourtant immenses et eu égard à ses concurrents internationaux mais aussi européens. Le cercle vicieux dans lequel s’embourbe le pays va pourtant de soi par son classicisme: Pas de croissance sans compétitivité et pas de redressement des comptes publics sans croissance… Comment espérer améliorer les déficits publics quand les entreprises nationales paient moins d’impôts à cause de leurs profits en berne ? Et comment persuader les prêteurs de ne pas exiger une rentabilité toujours supérieure sur les financements consentis à une France dont les perspectives de croissance semblent de moins en moins réjouissantes ?
Le dilemme est pourtant quasi inextricable : occupant (après l’Irlande) le peloton de tête européen de la dépense publique – de l’ordre de 56% de son P.I.B. en 2010 -, la France ne saurait et ne devrait pas chercher à compenser en augmentant sa fiscalité au risque de perdre encore plus d’emplois, de créations d’entreprise et de riches contribuables… Ces sujets seront à l’évidence brûlants en cette période électorale qui s’ouvre. Quelle qu’en soit l’issue, faute d’un retour très rapide de la croissance, la France ressentira prochainement l’effet de la gravité, celle-là même qui tire vers le bas et vers les abîmes d’autres nations européennes depuis 18 mois.
Chers lecteurs,
Ce blog est le vôtre : je le tiens assidument avec régularité et passion. Des milliers d’articles et d’analyses sont à votre disposition, dont les premiers remontent à 1993 !
Mes prises de position macro économiques furent autrefois qualifiées d’hétérodoxes. Elles sont aujourd’hui communément admises et reconnues. Quoiqu’il en soit, elles ont toujours été sincères.
Comme vous l’imaginez, vous qui découvrez ce site ou vous qui me lisez depuis des années, l’énergie déployée et le temps consacré à mes recherches sont substantiels. Ce travail continuera à rester bénévole, accessible à toutes et à tous.
Je mets à votre disposition cette plateforme de paiement, et vous encourage à me soutenir par des dons, ponctuels ou récurrents.
Que celles et ceux qui jugent bon de soutenir ma démarche en soient chaleureusement remerciés.

