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Le testament d'un économiste désabusé
L’économie est une discipline «post mortem» qui ne fait que constater les faits après qu’ils soient survenus. Comment peut-elle encore prétendre conditionner les politiques? Ou l’économie n’est-elle qu’une blanchisseuse ou une recycleuse de théories et d’axiomes, auquel cas les économistes ne seraient que des caméléons…

EXTRAIT
Comprendre cette terminologie économique qui conditionne nos vies
Pour l’économie et pour la finance, il y aura –comme pour la philosophie, les sciences sociales et la littérature– un avant et un après coronavirus. Seule notre mobilisation peut transformer la fatidique année 2020 en un grand tournant caractérisé par des considérations financières n’ayant plus de prise sur notre manière de gérer la crise.
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Tous otages de l’imminent défaut de paiement américainmai 21, 2023Le moment est-il venu de douter de l’économie américaine réputée si dynamique ? Son système financier est-il toujours aussi résistant aux épreuves ? Son architecture démocratique caractérisée par ce fameux “checks and balances” est-elle toujours si fonctionnelle ? Pas un jour ne passe, pourtant, sans qu’une nation n’appartenant pas à son bloc n’annonce une mesure – à tout le moins une étape – dans ce qu’elle espère être un processus de dédollarisation afin de tenter d’asseoir sa propre hégémonie, comme la Chine ou l’Inde. Cette volonté – très sérieusement exprimée et affichée – de détrôner le dollar étant également une assurance contre de potentielles sanctions US que ce pays instaure par la courroie de transmission de sa monnaie.
Ces contestataires du billet vert se font largement aider depuis quelques semaines par les politiciens américains en personne qui s’égarent en batailles autour du relèvement du plafond de la dette de leur pays. Cette tragi-comédie du microcosme Washingtonien revient certes épisodiquement polluer les débats depuis près de 30 ans. Pour autant, volontairement attisée et entretenue pas les partis politiques du pays, elle prend aujourd’hui une tournure relativement dramatique car sape la confiance en la Trésorerie américaine. Considéré comme le placement le plus sûr et le plus liquide au monde, le T-Bond a permis à cette nation à travers les âges, les guerres, les pandémies, les faillites bancaires, de pouvoir se financer en toute facilité et à des taux inférieurs au reste du monde. Ces «US Treasury bonds» constituent rien moins que la clé de voute du système financier global. Son marché à 25’000 milliards de dollars est le fondement incontournable de toute transaction à travers le globe. Ce remue-ménage politicien insensé et parfaitement superflu de la part des responsables américains pourrait certes se solder – en cas d’échec du relèvement du plafond de la dette – à une envolée des taux de financement, à une crise économique accompagnée d’une flambée du chômage.
Les véritables effets seront en réalité nettement plus dévastateurs car personne n’est en mesure de prédire comment réagiront face au choc gigantesque du défaut de paiement américain les Etats et les investisseurs institutionnels détenant force obligations dont les USA cesseront d’honorer la valeur. Nul n’est capable d’estimer les dégâts d’un évènement d’autant plus inconcevable qu’il ne sera pas provoqué par l’incapacité des USA à payer leurs dettes. Un éventuel, mais tout à fait possible dans un avenir très prochain, défaut de paiement sera imputable à une clause technique en place depuis la Première guerre mondiale contraignant le Département du Trésor – qui finançait ce conflit par des emprunts – à demander au Congrès son autorisation de lever plus de fonds lorsque la limite des endettements lui étant allouée était atteinte. Le pays – et le monde entier – se retrouvent donc aujourd’hui en 2023 captifs d’un usage remontant à plus d’un siècle qui visait à l’époque à simplifier le processus de financement de la guerre, car le Gouvernement des Etats-Unis était jusque-là obligé de faire adopter une nouvelle à chaque fois qu’il souhaitait lancer un emprunt. Destiné à l’origine à alléger le calendrier législatif, ce plafond de la dette ne fut pas un instrument notable de la politique économique américaine ni une arme de destruction massive … jusqu’à ce que le calcul politique ne s’en empare.
C’est en effet la troisième fois en moins de dix ans que ces querelles et tactiques politiciennes menacent de faire exploser le système. Si le désastreux défaut de paiement a pu être par deux fois évité au cours de l’histoire récente, les débats sont aujourd’hui d’une tout autre nature et s’apparentent à une grotesque partie de poker à laquelle s’adonnent les plus importants responsables politiques du pays dans un climat de haine entre les partis Démocrate et Républicain. Certains de leurs membres se complaisent dans des postures radicales, et sourient en chuchotant que les Etats-Unis ont toujours évité in extremis le défaut de paiement.
Les «Treasury bonds» – instrument de mesure suprême dans la globalité des opérations de prêts, d’emprunts, de cautionnements et de placements autant privés que publics – ne devraient pourtant pas être l’otage des disfonctionnements de la politique américaine. Pas plus que la Trésorerie américaine qui, avec des flux entrants et sortants quotidiens de 185 milliards de $, est incontestablement la première entreprise mondiale. Les parlementaires US ont une responsabilité universelle consistant à ne pas déstabiliser le monde pour des motifs bassement partisans. Voilà pourquoi la seule question des journalistes aux politiques américains ne devrait pas être de s’enquérir s’ils se rapprochent d’un accord sur le relèvement du plafond, mais plutôt si leur intention est vraiment de provoquer un marasme international pour si peu.
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2008 arrive ?mai 17, 2023Seules 8 actions de l’indice S&P qui compte 500 titres sont responsables de l’ensemble de sa hausse cette année.
Conclusion ?
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Santi chez Payot à Genèvemai 15, 2023Entretien, puis dédicaces, en compagne de mon ami Alain Grandjean, Président de la Fondation Nicolas Hulot, avec qui je débattrai sur les enjeux financiers de la transition écologique.
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La Finance Islamique: protège l’Homme, préserve sa moralemai 11, 2023La première obligation «sharia compatible» ne date pas d’hier. La toute première fut émise sous l’Empire ottoman – en 1775. En 2004, les Allemands furent les premiers Européens à émettre une «sukuk», c’est-à-dire une obligation islamique. Ce contrat a largement séduit les investisseurs du Golfe, d’Arabie Séoudite, de Malaisie, mais également des Etats-Unis du Japon et de Hong Kong. Cet instrument était spécifiquement une “ijarah”, et consistait en un véhicule dont l’objectif était de collecter des loyers et des rentes sur des actifs, principalement de nature immobilière. En effet, comme le paiement desintérêts est prohibé selon la Sharia, les détenteurs de sukuks perçoivent donc une rémunération proportionnelle aux loyers, sachant que c’est l’ensemble du contrat qui est revendu à l’échéance afin de restituer aux investisseurs leur placement initial.
La grande spécificité d’une sukuk est qu’elle doit impérativement être corrélée à un actif sous-jacent générateur de revenus. Ces dernières ont été utilisées pour financer de nombreux projets en lien avec l’immobilier, les infrastructures ou encore les énergies renouvelables. Par exemple, en 2014, la société saoudienne ACWA Power a émis une sukuk de 814 millions de dollars pour financer la construction d’une centrale solaire thermique au Maroc. En 2018, la Banque Islamique de Développement a lancé un programme pour financer des projets en lien avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations unies. Ce programme vise à encourager les investissements dans des secteurs tels que les énergies renouvelables, la santé, l’éducation et les infrastructures, afin de contribuer à la réalisation des ODD et de promouvoir un développement durable et responsable.
Une autre application concrète de la finance islamique réside en la musharakah, qui est un contrat de partenariat permettant de financer un projet en partageant les profits et les pertes. Ainsi, les investisseurs partagent-ils le risque avec l’entreprise, encourageant ainsi une gestion prudente et responsable des projets financés. Cette méthode de financement est souvent utilisée pour les PME ayant besoin de fonds pour se développer, mais qui ne peuvent supporter les risques financiers élevés des prêts traditionnels.
En Malaisie, pays pionnier dans le développement de la finance islamique, le concept de takaful a été mis en place, soit un système d’assurance conforme à la charia qui se base sur le principe de la coopération et de la solidarité entre les membres. Contrairement à l’assurance traditionnelle où les primes sont considérées comme un paiement pour un service, les membres paient des cotisations dans le cadre du takaful pour contribuer à un fonds commun destiné à aider ceux des affiliés subissant des pertes financières. Ce système permet de mutualiser les risques et d’encourager responsabilité et solidarité entre les membres.
On comprend mieux dès lors pourquoi les obligations islamiques sont essentielles à la stabilité financière. En présence de telles règles, il est en effet impossible de contracter des dettes qui ne sont pas liées, amorties ou au moins partiellement équilibrées par des revenus à venir. Le respect de ce seul principe n’aurait-il pas évité l’hyper endettement de nombre de nos nations occidentales? En outre, la morale n’aurait-elle pas été sauve avec des produits comme les «musharakah» ou les «mudarabah», qui autorisent certes l’encaissement de bénéfices, mais qui contraignent en même temps les participants au partage des pertes éventuelles? Nous pensons immédiatement aux banques occidentales et à leur actionnariat ayant été secourus par l’argent du contribuable sans devoir en subir la moindre conséquence adverse… La socialisation des pertes que nous subissons quotidiennement chez nous n’existe effectivement pas en finance islamique où les seuls éventuels perdants sont systématiquement ceux ayant accepté le risque.
Nous pensons aussi à nos Etats d’Europe périphérique – comme l’Espagne et comme l’Irlande – qui, pour avoir dépensé sans compter afin de sauver leurs établissements financiers, ont fait subir à leurs jeunes au plus fort de la crise des dettes souveraines un taux de chômage dépassant les 50% à la faveur d’une austérité imposée par les marchés financiers, trop heureux d’appeler régulièrement au secours le contribuable prié d’absorber ses pertes. Enfin à des pays comme la Grèce ayant dû brader ses actifs stratégiques pour avoir cédé aux sirènes de prédateurs comme Goldman Sachs qui a savamment manipulé ses comptes publics.
Dans ce monde de la finance islamique, comme l’argent est considéré pour ce qu’il est vraiment – un simple moyen de paiement – le degré de risque que sont prêts à assumer les investisseurs s’en retrouve considérablement amoindri. Les actifs et les marchandises qui n’existent pas au moment de l’initiation du contrat ne peuvent tout simplement pas être vendus par anticipation! L’argent est donc toujours et en toutes circonstances lié à l’économie réelle. Ce principe simple décourage fondamentalement la spéculation, exclut d’emblée tout produit dérivé dont l’essence même est de traiter des actifs fantômes. C’est la crise des subprimes comme la crise de la dette souveraine en Europe qui auraient pu nous être épargnées, c’est la volatilité exacerbée des marchés financiers, des matières premières et des denrées alimentaires qui aurait été nettement amoindrie si notre Occident s’était quelque peu inspiré de l’esprit de la finance islamique.
Si elle ne compte aujourd’hui que pour 5% environ des actifs traités globalement, la finance islamique se développe néanmoins à une cadence 50% plus accélérée que les autres produits bancaires traditionnels. Les instruments sharia compatible – qui atteignent actuellement 3’000 milliards de dollars – commencent à attirer des investisseurs non musulmans séduits par la sécurité et par la faible volatilité procurées par ces placements. Les investisseurs non musulmans sont même détenteurs de 85% des obligations islamiques dans un pays comme la Malaisie! Une finance accessible à tous et des produits dont la compréhension est à la portée de tous : voilà ce que la finance islamique peut aujourd’hui apporter à une finance occidentalisée décadente et imbue de ses prérogatives.
Parce que l’argent et parce que la finance ne sont qu’un vecteur, non le but ultime.
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La main invisiblemai 10, 2023La Réserve Fédérale US tente de calmer les pressions inflationnistes en pesant sur la variable emploi, c’est-à-dire en remontant agressivement son taux d’intérêt à court terme afin d’affaiblir le marché de l’emploi.
Pourtant, en dépit de taux qui se sont envolés en une année et quelques mois de 0 à 5% dans ce qui constitue le cycle le plus agressif de l’Histoire US, l’économie américaine a créé 5 millions de nouveaux emplois en 2022 et 1 million de plus jusque-là cette année.
La banque centrale la plus puissante du monde se rend compte qu’il est compliqué de maîtriser une économie à 26’000 milliards de $.
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Aristotemai 9, 2023Ma longue interview avec le célèbre Cercle Aristote à propos de mon livre et sur la conjoncture économico-financières mondiales.
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L’Allemagne et le charbonmai 7, 2023«Le charbon est le pilier énergétique incontournable de l’Allemagne et est la solution de rechange allemande pour bien au-delà de 2 ans», vient de déclarer un leader industriel du pays.
L’Allemagne patauge dans son hypocrisie car elle est le plus important importateur européen de charbon russe avec 45 millions de tonnes achetées en 2022, et ce tandis qu’elle impose à la Russie des sanctions et un embargo.
Cette photo montre la consommation massive de charbon allemande comparée aux autres nations de l’Europe.
Ce fut le carnage la semaine dernière dans un des hôpitaux berlinois les plus importants lorsque les générateurs de secours ne purent démarrer suite à une coupure de courant.
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Fiasco saoudien ?mai 5, 2023Les réserves monétaires saoudiennes sont au plus bas depuis 2010.
La Saudi National Bank, détenue à hauteur de 37% par le fonds souverain du pays, détenait 10% du Crédit Suisse, mais ne détiendra plus que 0.5% du nouveau groupe UBS.
Saudi National Bank a perdu 20% sur l’action CS en 2022 et 70% jusque-là en 2023 sur ce placement.
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Sisyphe est européen !mai 1, 2023Alors que l’on avait prétendu que la réforme des retraites redonnerait confiance à la «pieuvre-marchés», c’est exactement le scénario inverse car voilà Fitch qui baisse la notation de la France.
D’où pression supplémentaire sur les frais de financement de leur dette par l’Espagne et surtout l’Italie.
L’Europe : un éternel recommencement ?
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