C’est Berlusconi qui a raison!

C’est Berlusconi qui a raison!

juin 5, 2012 0 Par Michel Santi

Les capitaux fuient plus que jamais la Grèce dont l’ensemble des actifs et des valeurs s’effondreront de manière ultime dès lors qu’elle aura renoué avec la drachme. L’accélération finale est donc en cours, à moins qu’il ne faille parler de descente aux enfers qui nous concernera toutes et tous. Le drame est même possible, probable, avant les élections grecques du 17 prochain et pas nécessairement en Grèce ou qu’en Grèce…Les dettes pourries du secteur bancaire espagnol ne se montent-elles pas à 148 milliards d’Euros ? La récession qui fouette notre continent conforte certes les thèses de celles eu ceux – encore trop rares – qui plaident pour des mesures keynésiennes de relance. Mais rien n’y fait : Merkel et avec elle le britannique Cameron – en dignes représentants d’un capitalisme autrefois triomphant – n’en finissent plus d’appuyer sur les plaies infectées de l’austérité.

François Hollande aura-t-il donc été élu trop tard ? Le parti d’extrême gauche grec Syrizia aura-t-il raison lui aussi trop tardivement ?

Car la spirale qui emportera l’Union Européenne est d’ores et déjà en action et la sortie de la Grèce n’en sera que le premier épisode. Une crise globale absolument sans précédent et dont il est aujourd’hui impossible de prévoir les conséquences est sur le point d’éclore … dont les moindres péripéthies seront des fuites massives de capitaux hors de l’Europe périphérique, donc hors d’Espagne, du Portugal et d’Italie. La seule et unique manière d’éviter la liquéfaction européenne étant d’actionner très généreusement la planche à billet de la Banque Centrale Européenne, d’émettre des eurobonds et, bien-sûr, de suspendre sine die l’austérité. Faute de quoi la crise de l’été 2012 sera d’une ampleur autrement plus dramatique que la faillite de Lehmann ! L’Europe et ses dirigeants sont-ils seulement conscients que c’est le monde entier qui en souffrira avec une aggravation du chômage, un effondrement de nos modes de vie, une dégradation inexorable du commerce global et une gifle monumentale adressée aux pays et aux peuples émergents.

L’Italie devrait dire « ciao » à l’Euro si la BCE ne commence pas rapidement à imprimer de la monnaie pour juguler la crise car « les problèmes économiques ne peuvent être réglés » en Italie, a tout récemment affirmé Silvio Berlusconi (1). Pendant que Olli Rehn, Commissaire Européenne aux affaires économiques, déclarait froidement à Helsinki que « c’est la détérioration ou un raffermissement graduel » qui attendait l’Union. Aurais-je jamais imaginé prendre un jour le parti de Berlusconi ?

1: http://www.bloomberg.com/news/2012-06-01/berlusconi-says-ecb-must-print-euros-or-italy-may-say-ciao-1-.html

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