
Crise alimentaire
Le prix des denrées alimentaires atteint des niveaux historiquement inédits.
Les colères et les mouvements sociaux en seront immanquablement une des conséquences majeures.
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Bien sincèrement,
Michel
Je ne peux que constater que vos faits sont là, en plein jour. C’est sûr et certain que ce manque de nourriture pourront provoquer des effets sociaux de grandes conséquences : des mouvements de population, de la modification éventuelle de la pyramide des âges, de la malnutrition, allant possiblement aux coups d’État. Par ailleurs, on dirait que c’est toujours les mêmes pays qui s’en sortent relativement bien, c.-à-d., les pays occidentaux industrialisés. Et il y a toujours les mêmes pays et régions qui écopent.
Sans vouloir entrer dans toutes de nuances géopolitiques, cela soulève une question à la fois pragmatique et philosophique. Dans quelle mesure est-ce que cet état des choses a été provoqué par les pays industrialisés? Bien sûr, il y a des situations ponctuelles comme la guerre en Ukraine ou des tarifs punitifs qui posent problème. Mais sur une longue période, les contours de la distribution alimentaire demeurent à peu près les mêmes.
Voilà la question: est-ce que l’emprise des pays industrialisés est telle que les pays en manque de nourriture sont devenus paralysés, incapables de s’en sortir? L’Afrique, à titre d’exemple, est gorgée de ressources naturelles, a une population assez jeune qui devient de plus en plus instruite et des infrastructures toujours plus développées. Il est facile de pointer le doigt à l’Occident pour les difficultés, voire les faillites, ailleurs. Mais où tracer la ligne entre « leur faute » et « notre manque d’action. » ?
Après avoir bénéficié et largement joui de la mondialisation, préparons-nous à une irrésistible lame de fermeture et de dé – globalisation en guise de réponse à cette crise inédite.